Nous sommes restés aux Marquises du 16/12/2009 au 26/3/2010.


Dates-clef des MARQUISES

L'archipel des Marquises est d'origine volcanique. Les îles se seraient formées il y a près de 6 millions d'années pour la plus ancienne et 1.3 millions d'années pour la plus jeune (Fatuiva).
Les premiers habitants sont arrivés autour de 150 av. JC à 100 apr. JC. Ils venaient du Sud Est asiatique (mais après avoir fait quelques détours en chemin).
L'archipel fut 'découvert' en 1595 par Avaro de Mendaña (soir près de 200 ans avant Tahiti...), déclaré 'terre d'Espagne' pour l'occasion. Divers aventuriers prirent possession des îles ensuite mais l'archipel fut finalement rattaché à la France en 1842, au terme d'un traité signé entre l'amiral Dupetit-Thouars et le chef Iotete, sur l'île de Tahuata.
Les Marquisiens sont connus pour leur cannibalisme, dont la dernière mention remonte à 1879. Apparemment, le cannibalisme était d'origine rituelle, souvent lié aux sacrifices humains nécessaires à l'apaisement des dieux ou aux incessantes luttes tribales où les vaincus finissaient souvent dans l'estomac des vainqueurs.


Hôtes illustres

Hermann Melville, l'auteur de Moby Dick, arriva aux Marquises en 1842, à bord d'un baleinier. Il y déserta et fut retenu captif par la tribu cannibale des Taipis.
Pierre Loti (pas Helmut) fit escale à Nuku Hiva en 1872.
Robert-Louis Stevenson débarqua aux Marquises en 1888, avant d'aller mourrir aux Samoa, en 1894.
En 1901, Paul Gaughin s'installa à Hiva Oa, où il mourrut en 1903.
Enfin, en 1975, le grand Jacques vint finir sa vie à Hiva Oa, où il fut enterré en 1978.
En 2010, la famille LARUEL séjourna quelques mois aux Marquises, à bord du Let It Be, magnifique catamaran.


LET IT BE aux Marquises

Les Marquises sont situées au Nord de la Polynésie, par 9° de latitude sud et 138° de longitude ouest, presque à l'équateur.
Nous sommes arrivés par le sud, donc Fatu Hiva, et nous sommes remontés rapidement jusqu'à Nuku Hiva, où nous sommes restés durant le mois de janvier. Nous sommes ensuite allés à Ua Pou, l'île au Sud de Nuku Hiva pendant pratiquement tous le mois de février.
Ensuite, nous sommes redescendus dans le sud vers Fatu Hiva pour visiter plus à notre aise. Nous sommes restés dans les îles du sud pendant le mois de mars, avant de remonter vers Nuku Hiva et, de là, partir vers les Tuamotus.
Dans l'ensemble, les îles du Nord sont plus arides que les îles du Sud. L'île de Fatu Hiva nous a plu par ses paysages invraisemblables. Les habitants de Ua Pou nous ont semblés les plus accueillants. Et Hiva Oa est sans conteste le meilleur endroit pour s'approvisionner, tant en victuailles qu'en objets en tous genres.
Nous avons profité de notre passage aux Marquises pour réaliser un désir de longue date: nous faire tatouer. Nous avons également beaucoup marché au travers des îles même si les chemins de randonnée gagneraient à être balisés (et pratiqués car, parfois, on se demande où est le chemin...)
Nous avons apprécié la gentillesse des marquisiens dont l'accueil fut chaque fois chaleureux. Grâce aux discussions lors de notre séance de tatouage, au festival de Omoa en début de séjour ainsi qu'aux nombreuses rencontres avec des artistes locaux, nous avons appris à apprécier l'art marquisien.
Une fausse note dans cet ensemble: les prix exhorbitants pratiqués ici, que ne justifie aucun service. Que ce soit le gasoil, le vin ou le fromage, tous les produits importés sont hors de prix. Par voie de conséquence, les objets locaux, comme l'artisanat, les légumes ou les restaurants sont inabordables.



Le tatouage

L'archipel des Marquises est réputé pour ses tatouages. Avant l'arrivée des Européens, le tatouage occupait une place centrale dans la civilisation marquisienne.
Les jeunes hommes et jeunes femmes se faisaient tatouer lors d'une cérémonie qui marquait leur passage dans le monde adulte. A l'époque, le tatouage se pratiquait à l'aide d'un petit marteau fait en os, sur lequel on fixait des dents de poisson que l'on trempait dans une encre à base de cendres. La douleur engendrée par le procédé empêchait de pratiquer des séances de plus de quelques heures. Le tatouage (qui généralement, pour les hommes, couvrait tous le corps) s'étalait sur plusieurs semaines, voire plusieurs années. La symbolique des tatouages est révélatrice de l'âme du tatoué et permet également de développer des dons extraordinaires, allant de l'invincibilité à la capacité de voir l'avenir. Dans certains cas, elle indiquait aussi l'appartenance à un clan. Enfin, de manière plus surprenante pour nous, occidentaux, les tatouages étaient aussi considérés comme des vêtements, destinés à habiller les individus et à les rendre plus beaux ou plus attrayants pour le genre opposé. Il faut dire qu'il fait chaud toute l'année, ici.
Dès leur arrivée, les missionnaires se sont employés à éradiquer cette pratique barbare, si bien que le nombre de tatoués a sensiblement diminué. L'arrivée des européens et le changement consécutif de mode de vie, notamment sur le plan vestimentaire, contribua également à la désuétude de ces pratiques.
Aujourd'hui, bon nombre de Marquisiens arborent de petits tatouages. Rares sont ceux qui, comme par le passé, sont tatoués de la tête aux pieds. Néanmoins, il semble qu'avec une certaine prise de distance avec la culture occidentale, les jeunes Polynésiens tentent de retrouver leur racines, en particulier au niveau des tatouages, pour lesquels on observe un retour aux motifs traditionnels.